Mozilla Lays off
Comme beaucoup j’ai appris le licenciement de 250 employé•e•s de chez Mozilla le 11 août 2020. Cela représente environ un quart des effectifs. Cette vague de licenciement intervient 8 mois après une première série de licenciement en janvier pour 70 autres employé•e•s.
Je suis un utilisateur de la première heure du navigateur Firefox. Je l’utilise quasiment depuis le début. J’avoue avoir failli à cette mission aux alentours de la version 3.6 en passant sur Chromium. Cela fut de courte durée puisque je suis revenu lors du passage de Firefox à la version 4.
Bien entendu lorsque l’on parle de Mozilla on sous-entend Firefox, mais c’est en réalité bien plus que ça. C’est la plus grande documentation du web en ligne avec MDN, un défenseur acharné de la vie privée, une volonté de faire du web un espace ouvert.
C’est en tout cas, comme ça que je perçois Mozilla.
En lisant et en discutant sur les licenciements, une peur m’a envahi.
L’équipe devtools est réduite, de même pour l’équipe de rédacteur•rice•s pour MDN, plus d’équipe WebXR, servo etc. La liste n’est pas exhaustive mais c’est ce qui m’a le plus marqué.
Quel avenir pour Mozilla ?
Je ne lis pas entre les lignes donc je ne saurais pas répondre à cette question. D’autant que je ne comprends pas nécessairement les choix et la stratégie de Mozilla. Même si parfois il est nécessaire de prendre des décisions douloureuses pour se recentrer plus petit et renaître plus fort.
Encore faut-il avoir une vraie stratégie solide/existante.
L’un des risques serait clairement que Mozilla fasse comme Opéra en 2013 en passant de Presto à Blink, puis récemment Internet Explorer (Edge) qui a fait aussi le choix de laisser son moteur interne EdgeHTML pour Blink en décembre 2018. Une monoculture, un monopole n’est jamais bon, quelque soit le domaine d’ailleurs. Une concurrence saine est toujours meilleure et motivante pour l’innovation. Surtout quand un des acteurs n’a pas pour volonté de faire du web un espace de confiance. Je mélange sciemment moteur, navigateur et entreprise mais c’est fait exprès. Bien entendu ce n’est qu’extrapolation et exagération. Je ne pense pas que Mozilla en arrivera à cette situation. Même si j'ai pu lire dans la presse des articles affirmant le contraire, rien n’annonce la mort de Firefox. Il reste encore de nombreux•ses employé•e•s, des ingénieur•e•s très talentueux•ses chez Mozilla.
J’ai vu passé beaucoup de tweets, messages demandant comment aider Mozilla. Pour beaucoup les dons semblent être la solution. Sauf que même si c’est important (il faut continuer à donner), c’est la fondation Mozilla qui reçoit les dons et non pas Mozilla corporation. La plupart des employé•e•s sont sous contrat de la MoCo.
Mais alors que faire ? Je discutais l’autre jour avec un ami de chez Mozilla. Sa réponse fût sans appel : encourager à utiliser Firefox. Si je paraphrase sa réponse : le nerf de la guerre pour l’instant est toujours les parts de marchés.
Les principaux revenus de Mozilla viennent des contrats passés avec les moteurs de recherche comme Google. Firefox met par défaut Google comme moteur de recherche. Google paye pour cela. La part de marché étant bien entendu importante dans ces contrats.
Mozilla tente d'ailleurs de se diversifier pour sortir de cette dépendance financière. Pocket qui a été racheté en février 2017 dispose d'une offre premium. Mozilla a également lancé son propre VPN. Pour le moment le service est limité à certains pays, mais une feuille de route a pour objectif d'agrandir cette liste.
Vous savez donc quoi faire.
Mise à jour:
  • ajout de l'offre premium de pocket,
  • ajout du service VPN,
  • modification du paragraphe concernant les moteurs de recherche,
  • modification de WebKit par Blink.